« Un bel été ou la joie de vivre » : motifs photographiques de l’expérience agricole – Rencontre avec Nina Ferrer-Gleize
Une traversée sélective des représentations du travail agricole depuis Jean-François Millet, en se focalisant sur les pratiques artistiques qui témoignent d’un temps long passé au contact de l’agriculture et des habitants, et sur la façon dont les images peuvent être mises en partage, comme l’a justement fait Madeleine de Sinéty.
Nina Ferrer-Gleize est artiste photographe, autrice et chercheuse. Elle est diplômée de l’ESAL-Épinal (2011), de la HEAR-Strasbourg (2013), de l’université Paris Diderot (2015). En 2021, elle achève son doctorat de création co-encadré par l’école nationale supérieure de la photographie d’Arles et Aix-Marseille Université.
Le travail de Nina Ferrer-Gleize se nourrit conjointement de la pratique photographique et d’une relation forte à la littérature et à l’écriture. Au sein de son doctorat, elle s’est intéressée au milieu agricole et à ses représentations, à partir de l’exploitation laitière de son oncle dans le nord de l’Ardèche. Son travail de terrain, fruit du temps passé sur la ferme, témoigne d’un souci de tisser des relations avec les individus d’un territoire ; elle met en place pour ce faire différents gestes documentaires, par le biais de la photographie, mais aussi du dessin, de l’événement, du document et de l’archive. À cela s’ajoute une volonté de mettre sa pratique en rapport à des corpus historiques d’œuvres plastiques et littéraires existants, mue par l’idée que l’anachronisme, l’inactuel, permet de renouveler le regard.
Nina Ferrer-Gleize a co-créé et co-dirige la maison d’édition Pétrole Éditions. Elle a enseigné 4 ans à l’ESAL-Épinal où elle continue d’intervenir ponctuellement, et a également donné des cours à l’ENS-Lyon. Elle intervient régulièrement dans des écoles d’art, mais aussi au sein de séminaires, de journées d’études et de colloques. Il lui arrive également d’écrire pour des artistes